12.12.2024

Des élèves participent au MUN – Model United Nations – 2024

Nathanaël Brugmans

Professeur de l'option histoire 5e-6e, membre du GT TFh, membre du Conseil d'administration de l'ASBL

Depuis 2018, l’Athénée Léonie de Waha participe chaque année au projet international des MUN – Model United Nations – des conférences de l’ONU qui regroupent des centaines d’étudiants du monde entier pour débattre et voter des résolutions pour proposer des solutions aux crises actuelles.

Cette année, après Nancy, c’est dans la magnifique ville de Leiden, aux Pays-Bas, que nous avons retrouvé près de 35 écoles issues des quatre coins du monde sur le thème “Out of This World”. Au total, près de 450 étudiants-délégués ont refait le monde durant trois jours. Le terme étudiant-délégué vous interpelle ? En effet, les élèves n’assistent pas à des conférences, ils sont acteurs de ces débats. Chacun joue le rôle d’un vrai député de l’ONU et doit représenter le point de vue d’un pays-membre. Nous, cette année, nous devions “jouer le rôle” de députés d’Afrique du Sud, de Nouvelle Zélande, du Mali et de la France. Un vrai projet actif

La première journée à travers les yeux et les mots des élèves

Nathan/ Le premier jour, c’était pas évident. Je connaissais pas encore bien l’établissement, et je n’avais pas trop parlé avec les élèves d’ici. Du coup, c’était un peu compliqué au début. Mais, vers la fin de l’après-midi, ça s’est bien passé. J’ai osé parler en anglais avec les autres, et ils étaient vraiment sympas, donc j’ai été à l’aise.
Sacha/Lors de ma première journée, j’étais envahie par l’appréhension, craignant de ne pas être à la hauteur parmi tous les élèves d’ écoles privées qui s’étaient préparés pendant des mois. Cependant, dès les premières secondes de lobbying (ce moment où les délégués tentent de convaincre les autres de former des alliances et de devenir des co-submitter), j’ai rapidement ressenti une certaine aisance. En effet, même si Lou et moi étions les seules Belges de la classe, nous avons réussi à nous intégrer sans difficulté. De plus, ma crainte par rapport à la langue s’est dissipée rapidement, car même si mon anglais n’est pas parfait, il est important de se rappeler qu’il s’agit d’un anglais international ; ainsi, même sans un accent britannique, il est possible de se faire comprendre !
Chloé/Le premier jour était le jour du stress, de l’entrée dans un monde inconnu pour lequel on avait peur de ne pas s’être assez préparés. La matinée a été consacrée à une séance d’informations pour les élèves qui participaient à leur première conférence et à la prise de connaissance avec son comité. L’après-midi, les élèves ont fait du lobbying en comité. Ils ont tenté de faire signer les propositions de loi qu’ils ont réalisées en amont ou accepté de signer la résolution d’un autre élève. Tout cela a été envoyé à “l’approval panel” qui vérifie les résolutions avant qu’elles ne soient soumises à l’entièreté du comité.
Charlotte/La première journée était super stressante car je ne savais absolument pas comment tout allait se passer mais une fois dans mon comité, les gens plus expérimentés sont venus à moi et m’ont beaucoup aidée. Nous avons écrit des résolutions, j’en ai même envoyé une à l’approval panel et elle a été approuvée ! En revanche on a fait tout le lobbying d’un coup ce qui était assez conséquent mais au moins les deux autres jours on a pu débattre toute la journée.
Sarah/La première journée a généré, chez moi, à la fois un stress envahissant ainsi qu’une excitation sémillante. “point of personal privilege” et “I yield the floor back to the chair” ne sont pas des phrases habituelles ou aisées, mais l’envie de les maîtriser, elles, et l’univers passionnant qui les entoure tels que débats, discours ou stratégies prenait le dessus et me plongeait tout droit dans l’intensité du moment. L’enchaînement des événements, de la crise diplomatique au Djibouti à une crise écologique en Mer Rouge, fût si frénétique qu’il ne fallut alors que très peu de temps à moi et ma co-diplomate (Jade)  pour s’immerger complètement dans l’ambiance comité.
Jade/La première journée a été assez forte en émotions. Dés le matin, après avoir déjeuné, ma co-diplomate et moi même, étions en train de relire nos fiches. A peine arrivées dans le comité, nous avons eu un test, que nous avons quand-même bien réussi. Cette journée, nous nous jetions dans un endroit que nous ne connaissions pas, nous ne savions pas à quoi nous attendre. Mais c’était un stress, un bon, un stress qui était excitant car on voulait réussir nos missions et surtout représenter la France de la meilleure manière qu’il soit. Il nous a fallu peu de temps pour rentrer dans le jeu, pour travailler et surtout pour se mettre dans la peau d’un diplomate.

La deuxième journée à travers les yeux et les mots des élèves

Nathan/Franchement, le deuxième jour était l’un des meilleurs. J’ai vraiment essayé de parler un maximum en anglais avec les gens, et ça m’a mis en confiance. Et les débats, c’était hyper intéressant. C’était sérieux et ça m’a donné l’impression qu’on faisait quelque chose d’important. J’ai adoré.
Chloé/Le deuxième jour était assez chargé et était celui où les élèves ont été le plus réquisitionnés mentalement. La journée était consacrée aux résolutions et à leur adoption ou non par le comité. L’élève qui avait soumis la résolution aux autres la présentait et faisait un speech en faveur. Ensuite, les élèves dont le pays était également d’accord avec ce point de vue étaient invités à prendre la parole, de même avec les élèves dont les pays étaient opposés par après. Les élèves pouvaient également soumettre des amendements qui seraient ensuite débattus et finalement votés. Une majorité entraîne l’ajout de l’amendement à la résolution. Lorsque tout le monde a eu l’occasion de s’exprimer, les élèves votent alors pour l’adoption de la résolution, ou non.
Sacha/Le deuxième jour a été celui qui m’a le plus marqué. En effet, c’est principalement ce jour-là que nous avons voté sur les lois et proposé des amendements pour garantir le respect de la démocratie. Je suis vraiment ravie, car l’un de mes amendements a été adopté, même si je représentais un pays avec un PIB relativement faible. Cela m’a prouvé qu’avec de la persévérance, il est possible d’accomplir de grandes choses. Cependant, en rentrant à l’auberge, j’étais très fatiguée, comme quoi, rédiger des lois demande beaucoup d’énergie.
Charlotte/Le deuxième jour était probablement le moins facile. Le matin tout s’est bien passé, on a commencé par écrire nos amendements, puis l’élève qui avait écrit la résolution a fait un speech et nous sommes passés au débat sur les amendements. On a passé 5 heures sur la première résolution et environ 3 sur la deuxième que nous n’avons pas eu le temps de finir le samedi, les heures étaient très longues mais durant ces 8 heures j’ai beaucoup appris ! Toutes mes propositions de loi sont même passées ! Pour proposer une loi on doit d’abord la soumettre aux chairs du comité, donc les présidents, ils vont ensuite l’inscrire et les élèves ayant écrit des lois devront ensuite faire un speech devant tout le comité, par après les délégués débattront et voteront ou non pour la loi, la majorité l’emportera.
Sarah/C’est lors de ce deuxième jour que les choses ont commencé à se corser. En effet, les crises prenaient alors de l’ampleur et les interventions obligatoires devenaient de plus en plus fréquentes. Toutefois, moi et mon équipe sommes restées sérieuses face au travail et aux responsabilités imposées, toutes les cellules de notre cerveau étaient concentrées sur une seule et unique tâche, un objectif : limiter les dégâts. Jade et moi travaillions d’arrache-pied entre la rédaction de lettres diplomatiques aux speech engagés, rien ne pouvait nous sortir de notre concentration draconienne.
Jade/Ce deuxième jour a mis en fonction nos capacités de discuter, négocier, ou bien encore fouiller dans les affaires des autres. Cette journée était toujours aussi excitante mais surtout intense. En effet, nous enchaînons crises sur crises, tout en gérant les speech, les lettres à envoyer à notre gouvernement et surtout continuer à écouter les autres et à se pencher sur tous les sujets abordés, et savoir réellement, c’était quoi nos priorités. Sarah et moi n’avons pas lâché nos « adversaires ». Néanmoins ça n’a pas été facile de négocier ou encore de faire des alliances avec certains pays.

La troisième journée à travers les yeux et les mots des élèves

Chloé/Ce jour était légèrement spécial car les horaires étaient différents suivant le comité. Les élèves qui étaient dans les GA (comités d’assemblée générale) avaient une session en commun et non plus seulement en comité : l’assemblée générale. Le matin du troisième jour était consacré à la fin des débats à propos des résolutions. L’après-midi, les GA ont donc assisté à l’Assemblée Générale tandis que les autres comités continuaient leurs débats. Lors du GA, une résolution (ou plus en fonction du temps) par comité est soumise à l’ensemble de l’assemblée, celle-ci va être présentée et les élèves auront l’occasion de faire un discours pour ou contre celle-ci avant de voter. Processus assez similaire de ce qu’il se passe dans les comités, juste à plus grande échelle.
Charlotte/Le troisième jour nous avons continué à débattre sur les résolutions et avons réussi à toutes les finir. N’étant pas dans les General Assemblies, je n’ai pas su assister à la grande assemblée puis dans mon comité, l’UNESCO, nous n’avions pas le temps. J’avoue que le dernier jour à cause de la fatigue les élèves se sont un peu déchainés ce qui a en effet un peu cassé l’ambiance générale mais ça faisait du bien de voir des choses drôles après autant d’heures de concentration.
Sarah/Le jour 3, Jade et moi n’avions pas coupé notre élan de labeur acharné, nous étions motivées à finir cette expérience en beauté. Il était temps de régler des crises diplomatiques en Iran et au Yémen, sans oublier qu’il fallait également éviter à notre population française  un empoisonnement au mercure à grande échelle. Notre comité n’a pas été concerné par les fauteurs de troubles mentionnés par mes collègues, même si l’ambiance s’est globalement détendue laissant place à des échanges plus chaleureux. L’expérience atypique au sein du Crisis Committee s’est terminée sur un feedback des superviseurs du comité, suivi de la traditionnelle ouverture de la Gossip Box ! (=boîte à rumeurs, chacun met une note anonyme qui sera, à la fin du séjour, lue devant tous les membres du comité).

Le sentiment général des élèves à propos de l’activité

Odile/Ce qui m’a frappée c’est l’aspect décalé de l’événement. D’un côté c’était très sérieux avec beaucoup de règles et de procédures et en même temps si tu ne les respecte pas tu avais des punitions un peu humiliantes et complètement délirantes comme faire un karaoké ou demander quelqu’un en mariage! Sinon j’ai vraiment adoré, c’etait très fatiguant mais c’est une expérience incroyable.
Chloé/L’expérience m’a fortement marquée et j’ai pu en apprendre beaucoup sur le monde ainsi que me dépasser pendant ces trois jours. J’ai pu observer une dualité dans l’organisation avec le côté sérieux qui vient avec le fait que c’est un événement des Nations Unies et qu’il y a beaucoup de règles. Mais il y avait un côté très « lâcher prise » avec l’organisation (punitions idiotes, gossip box,…)C’était donc un mix de sérieux, d’humour, de désespoir et d’embarras. Malgré tout, l’expérience reste unique et je participerais de nouveau à l’une de ces conférences sans hésitation.
Charlotte/J’ai énormément apprécié cette expérience, je ne savais pas que j’étais capable de faire autant de choses. Je tire énormément de leçons de ce weekend puis il n’y avait pas que du sérieux, on rigolait beaucoup notamment avec les punitions totalement absurdes! C’est une expérience que je n’oublierai jamais et que je voudrais revivre !
Max/L’organisation était très floue pour moi, je n’arrivais pas à imaginer comment ça allait se passer, jusqu’au moment où ça se déroulait. J’ai donc passé la première journée, comme beaucoup d’autres, à décrypter le mode de fonctionnement et à m’y habituer. Le deuxième jour, c’était la journée sérieuse, où il fallait bosser, parler, faire des résolutions et les voter. Le troisième et dernier jour était un peu plus relax, on plaisantait et le sérieux était beaucoup moins présent que le jour précédent mais il fallait tout de même clôturer, ce qu’on a fait, de manière détendue. Comme c’est un événement international, tout était en anglais, l’immersion totale en anglais était complexe au début mais après c’était devenu normal (si bien que le lundi, de retour en Belgique, j’avais encore l’habitude de parler anglais). Donc, de manière générale, c’était une expérience formidable et unique.
Jade/Pour conclure ce séjour, je me suis régalée, niveau relations humaines, complicité avec ma co-diplomate, enrichissement, ou bien encore au niveau de la capacité de retenir autant d’informations. Nous étions bombardés de news, mais nous avons rien lâché car nous voulions réussir et montrer aux autres que nous en étions capables. Je sors de ce voyage fière, fière d’avoir vécu ça et surtout d’avoir appris. Celui-ci a renforcé ma volonté de me battre pour mes droits et continuer à être engagée. Finalement, c’est ça qui me fait vibrer.
Sarah/ La conclusion que j’applique à ce que je peux qualifier de réelle aventure se constitue de 3 mots : échange, découverte et fierté. L’échange s’explique par le mélange des cultures et des idées, ce méli-mélo d’individus venant des 4 coins du monde réunis à un seul et même endroit par une passion commune : la géopolitique : le passé, le présent et le futur du monde qui nous construit. Le mot suivant, la découverte, désigne quant à lui l’enrichissement cérébral que LEMUN édifie. En ce mot est compris la découverte des autres et de soi ; les autres cultures et raisonnements confrontés à nos propres valeurs qui sont en constante évolution. Enfin, je peux clamer que je suis fière, fière d’avoir osé, fière d’avoir surmonté mes appréhensions et fière du travail accompli ; Jade et moi avons su gérer toute éventualité, nous avons su nous adapter quand il le fallait et faire preuve de résilience face aux échecs. Cette fierté que je porte ardemment s’applique bien évidemment à l’ensemble du groupe car notre bienveillance nous a apporté le soutien dont nous avions besoin en toutes circonstances, les encouragements furent délivrés sans mesure ; je n’ai aucun doute sur l’implication de la coopération du groupe dans la réussite individuelle. Sincèrement, merci à tous.
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