21.12.2024
Élea Hermans, prix Léonie de Waha 2024
Le discours d’Élea, prix Léonie de Waha 2024.
Bonjour à toutes et à tous. D’abord, merci d’être là, ça me touche de vous voir tous. Ce sera toujours un plaisir de revenir à Waha et de vous revoir. Et quel honneur de recevoir un prix au nom de cette grande femme qu’est Léonie de Waha. Je suis tellement reconnaissante et contente de mon parcours ici. J’ai eu le privilège de me sentir particulièrement bien dans cette école. Quand je dis ça, je parle généralement car j’y ai trouvé de nombreux.ses amies et amis et que j’aimais venir en cours pour apprendre. Et puis l y a aussi le bâtiment: on n’a pas la plus propre ni la plus belle école mais j’y ai toujours trouvé beaucoup de réconfort. D’abord un peu au 203 et au 209 puis beaucoup au 312. J’ai compris, au fil des années, que j’étais hyper privilégiée dans ma relation avec l’école. C’est quand j’ai vu de plus en plus de copains partir que je me suis rendue compte de ce privilège incroyable que c’est d’aimer l’école, d’aimer y aller et de s’y sentir comme chez soi. J’ai toujours eu conscience du privilège que c’est d’avoir reçu une éducation par la pédagogie active. Mais maintenant que je suis sur les bancs de l’université, je réalise d’autant plus la chance que j’ai eue. Avoir la parole, débattre, apprendre à développer ses idées et ses arguments mais surtout, apprendre à écouter les autres et savoir changer d’avis. Poser des questions et avoir droit à l’erreur car c’est comme ça qu’on apprend le mieux. Trouver par soi-même, même si c’est dur, et puis partager avec les autres, réfléchir ensemble. Apprendre à travailler avec des gens qui ne travaillent pas comme nous, qui ne pensent pas comme nous, qui n’ont pas les mêmes difficultés ou capacités que nous, etc.
Récemment je me suis pris une petite claque dans la gueule, désolée pour le terme mais c’est vraiment ça.. Après un petit passage par la manifestation du corps enseignants, je suis allée en cours (à l’université) et quel choc j’ai eu quand la prof a commencé son cours sans un mot sur ce qui était en train de se passer juste devant notre université. Non seulement c’est un sujet super important mais de plus, ça la concerne, ça nous concerne. Mais..non, on est plus à Waha. Là encore, ça m’a rappelé la chance que j’ai eu de pouvoir commencer mes cours par une note sur l’actualité quand il y avait un événement important. Qu’on nous explique les choses, qu’on recontextualise, et puis qu’on puisse débattre, avoir un espace de parole. Des cours de géographie sur la surpêche, des cours de français où on analyse Mona Chollet et Cyril Dion, et j’en passe, c’est pas comme ça partout! Ici, on nous apprend à comprendre la matière qu’il faut voir mais surtout le monde qui nous entoure. Vous laissez place à l’actualité et à la culture et vous nous donnez les outils nécessaires pour comprendre le monde par nous-même et nous forger un esprit critique. Pour moi, cette façon d’apprendre faisait sens. Ne pas devoir étudier des choses par-cœur qu’on aura oubliées juste après l’évaluation mais plutôt s’assurer d’avoir compris le concept, je pense notamment au cours d’histoire. Ne pas devoir forcément avoir juste ou très bien réussir mais montrer qu’on a essayé et qu’on a fait de notre mieux car on ne peut pas être bon dans tout et c’est normal. Faire des projets comme le projet « Rwandha » et le Chagrin des belges. Puis il y a les ateliers aussi. Ça dépend de la motivation de chacun mais on a l’opportunité de s’épanouir dans un projet, qu’on a choisi, qu’on aime et qui nous motive. Ça nous permet de rencontrer des élèves de tous les âges, des personnes qu’on aurait sûrement pas rencontrées si ce n’était dans le cadre de l’atelier. Et comment oublier le TFH! Même si celui-ci nous a bien fait suer… je n’ai jamais autant appris sur un sujet qu’en faisant ce travail. Pareil pour le carnet de guerre en histoire. Maintenant, quand je pense à un sujet qui m’intéresse mais que je ne comprends pas bien, je me dis que je devrais faire un TFH dessus. Mais bon…calmons-nous.
Une dernière chose très particulière et typique de Waha qui m’a marquée, c’est les relations qu’on entretient avec nos professeurs. Égal à égal, humain à humain. Vous êtes là pour nous apprendre mais vous êtes tout aussi ouverts à apprendre de nous et j’ai toujours l’impression de vous voir émerveillés devant ce qu’on accomplit. Vous nous manquez tellement et même Ismaël nous a dit vendredi : “Je vais aller dire bonjour à M. Chapeau, je veux le revoir il me manque trop”. Bon, vous êtes certainement les profs les moins neutres de Belgique mais c’est comme ça qu’on vous aime :). Alors, certes, cette pédagogie a bien des failles et Waha n’est pas l’école parfaite, du tout. On pourrait en parler longtemps mais on m’a demandé de parler de mon parcours et ce n’est pas ce que je retiens de mon expérience ici donc je n’en parlerai pas aujourd’hui. En conclusion, je garde de ces 6 années ici de merveilleux souvenirs et beaucoup d’apprentissages. Je ne vous le dirai jamais assez mais merci, à vous les profs. Je ne trouverai jamais assez bien les mots pour exprimer à quel point je suis heureuse et reconnaissante de mon parcours ici. Et je ne répéterai jamais assez à quel point j’aime cette école. Autant par l’enseignement et la pédagogie qu’on y reçoit que par les relations qu’on y crée et les valeurs qu’on nous transmet. Ici, je me sens comme chez moi et j’ai hâte de revenir encore et encore pour vous revoir. Merci, pour tout ce que vous faites et tout ce que vous nous offrez et pour tout ce que vous êtes parce que vous êtes sacrément géniaux. Ce que vous faites ici, c’est fabuleux et j’espère que vous en êtes tous conscients. Merci.