Visite de l’autrice Dominique Van Cotthem
Le jeudi 20 février, dans le cadre d’un projet lecture au cours de français, trois classes de 3ème année secondaire (3PAS – 3PAT – 3PAX) de l’athénée Léonie de Waha ont rencontré Dominique van Cotthem, l’autrice liégeoise de quatre romans à succès : Le sang d’une autre, Adèle, Réparer nos silences et Les eaux assassines. Nous avons tout d’abord pu lui poser des questions et échanger avec elle à propos de son métier, de son inspiration, de ses ouvrages et plus particulièrement de son livre « Réparer nos silences » qui raconte l’histoire de Ludovic, un adolescent fracassé par de graves traumatismes de son enfance, accueilli dans une famille aimante et adepte des chansons de Joe Dassin. Quand son père adoptif est retrouvé mort, le personnage principal est à nouveau confronté à ses démons. Son évolution psychologique tout au long de l’histoire est particulièrement intéressante. A la suite de cette séance, nous avons pu lui présenter successivement nos productions réalisées pour l’occasion : cartes d’identité des personnages principaux de l’histoire, saynètes, affiche de sensibilisation, lettre du héros à son autrice, poèmes, réécriture de la fin du livre, biographie créative, maquette et dessins. Le jour J, certains d’entre nous ont joué le rôle de présentateurs, d’autres ont réalisé un reportage photos et vidéo de l’évènement. De manière générale, cette expérience nous a permis de nous inscrire dans un projet concret en nous investissant dans des activités de notre choix afin d’illustrer notre lecture avec originalité ; de rencontrer cette écrivaine au parcours atypique et d’en apprendre davantage sur les différentes facettes du métier d’auteur. Nous nous sommes surtout bien amusés et nous avons le sentiment d’en avoir beaucoup plus appris que lors d’un cours habituel. L’autrice, enchantée, est repartie avec nos productions et nous a félicités. Elle a proposé de revenir l’année prochaine ! Les élèves de 3PAS et Madame Degey
Les poèmes de Guerdha (3PAX)
Les silences d’un enfant
Il a grandi sans bras pour le bercer,
Sans voix pour murmurer son prénom.
Dans les couloirs gris de l’orphelinat,
Ludovic comptait les jours sans raison.
Chaque nuit, le froid glissait sous sa peau,
Chaque matin, l’absence mordait plus fort.
Un dossier oublié, un chiffre parmi d’autres,
Un enfant dont personne n’attendait le sort.
Il regardait les autres partir, main dans la main,
Adoptés, emportés vers un avenir promis.
Mais lui restait là, derrière les carreaux,
Un nom qui s’efface sous la pluie.
Alors il a appris à ne plus espérer,
À ne pas pleurer quand on l’abandonne.
Il s’est construit des murs invisibles,
Un silence plus épais qu’une prison.
L’illusion d’un foyer
Puis un jour, un couple l’a choisi,
Une femme douce, un homme au regard sincère.
Ils ont ouvert une porte, tendu des bras,
Mais comment croire en l’amour quand il a toujours manqué d’air ?
Il a posé ses bagages sans y croire,
Trop habitué aux adieux sans retour.
Il souriait quand on l’observait,
Mais son cœur restait sur le pas de la porte, toujours.
Lydie riait fort, Joe parlait trop,
Bourvil, le chien, posait sa tête sur ses genoux.
Il voulait croire que c’était sa place,
Mais les doutes coulaient dans ses veines comme un poison doux.
Peut-on aimer quand on ne sait pas comment ?
Peut-on s’attacher quand on a trop perdu ?
Il marchait sur un fil, en équilibre,
La peur d’être encore une fois déçu.
L’effondrement
Puis le malheur a frappé, sans prévenir,
Christian s’est éteint et tout s’est fissuré.
Ludovic a vu la famille se tordre,
Comme si tout ce qu’il touchait devait s’effondrer.
Il a serré les poings, avalé les larmes,
L’amour qu’il commençait à croire s’évaporait.
Dans le silence de la maison brisée,
Ses vieux démons sont revenus cogner.
Il a voulu fuir, tout effacer,
Rendre cette douleur à ceux qui l’avaient fait naître.
Il a cherché la vérité dans les ombres,
Creusé dans le passé comme on creuse une tombe.
Mais au bout du chemin, il a compris,
Que le silence ne protège pas, il détruit.
Alors il a parlé, il a tout brisé,
Et dans ce chaos, il a appris à exister.
Guerdha Negamiye